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La principauté d’Andorre veut devenir la capitale de l’esport : «Il faut voir les choses en grand»

La principauté d’ veut devenir la capitale de l’esport : «Il faut voir les choses en grand»

Connu pour ses paysages de montagne et sa fiscalité avantageuse, ce petit pays de 83 000 habitants, coincé entre la France et l’Espagne, a désormais une autre ambition : devenir une référence mondiale de l’esport. Jordi Gallardo Fernandez, le ministre de l’Economie de la Principauté, répond aux questions de franceinfo.

Depuis trois ans, le gouvernement de la principauté d’ prépare un «plan stratégique» sur l’esport. C’était d’ailleurs le premier projet de loi présentée par la nouvelle majorité en 2019.

 est le cinquième pays au monde à avoir adopté une telle législation, qui doit lui permettre de créer un écosystème favorable à ce secteur en pleine expansion avec l’objectif de créer des emplois, une nouvelle filière et de faire venir plus de touristes. Le ministre de l’Economie de la Principauté, Jordi Gallardo Fernandez, détaille ce plan pour franceinfo.

franceinfo : Quelle a été votre ambition quand vous avez lancé ce plan de développement de l’esport ?

Jordi Gallardo Fernandez : On a cherché une stratégie qui nous aide à diversifier notre modèle économique très traditionnel. On a regardé vers l’économie numérique et on a détecté une opportunité autour du sport. C’est une industrie avec plusieurs dimensions : économiques, touristiques, éducatives. Du point de vue des infrastructures aussi, du point de vue de la législation. Avec, donc, la possibilité de créer un écosystème économique. C’est pour cela que nous avons essayé de devenir le premier pays aujourd’hui au monde avec un plan national.

Votre ambition est de mettre en place toute la chaîne : accueillir des compétitions, l’industrie de développement des jeux, les équipes, les emplois, les infrastructures ?

En fait, ce qui nous intéresse, ce n’est pas qu’une seule dimension parce qu’on ne peut pas concurrencer les places fortes des jeux,telles que Katowice en Pologne, Madrid ou même Paris. En tant que petit pays, si on essaye d’avoir toute la chaîne de valeur grâce aux infrastructures, grâce à la législation qu’on vient d’approuver, grâce à ce plan stratégique, nous sommes convaincus qu’on va y arriver. Il faut aussi préparer les jeunes d’aujourd’hui pour des métiers de demain. Pas pour devenir des joueurs professionnels mais plutôt des développeurs, des avocats, des créateurs de contenus audiovisuels. L’esport est une industrie avec plusieurs opportunités, plusieurs métiers et plusieurs besoins. C’est cela aussi qui nous intéresse.

Votre volonté, c’est d’offrir de nouveaux débouchés pour la jeunesse et les étudiants d’abord…

Absolument. Notre plan a une dimension éducative. La première étape est d’introduire la compétition d’esport en dehors des horaires scolaires. Puis, nous allons utiliser ce levier pour motiver aux jeunes, pour qu’ils puissent se former et devenir les professionnels de demain.

Si vous voulez faire venir des entreprises et des développeurs, il vous faut des infrastructures pour les accueillir. Comment comptez-vous les financer ?

Ce sera le plus important et nous en discutons depuis un an. Quels sont les besoins du point de vue des stratégies pour retenir le talent ? Quels sont les besoins du point de vue des infrastructures ? Les infrastructures peuvent être digitales, quand on parle de la cybersécurité, par exemple, et physiques. De ce point de vue-là, nous en avons certaines mais il nous manque les plus grandes. C’est en cours dans le plan du gouvernement.

La période que nous avons traversée avec le Covid a montré la fragilité de certaines économies, comme la vôtre. Créer cette nouvelle filière est-elle devenue indispensable pour Andorre ?

C’est vrai. Cette crise du Covid-19 a accéléré la digitalisation et la transformation de l’économie numérique. Sur les dix dernières années, le chiffre d’affaires du secteur a augmenté d’une façon très spectaculaire.

On va esayer d’accélérer. C’est pour cette raison que nous avons cherché en mai 2020 des choses qu’on pouvait faire très vite.

Vous dîtes même vouloir devenir la capitale européenne de l’industrie du esport. N’est-ce pas démesuré ?

Il faut penser en grand ! Donc, pourquoi pas ? C’est vrai que si on ne prend qu’une seule dimension dans laquelle on n’aura pas les mêmes ressources que de grands pays comme la France, on ne va pas arriver à être des référents. Mais si on essaye d’avoir l’écosystème avec plusieurs acteurs, je crois qu’on sera sur le bon chemin pour attirer des joueurs professionnels, des équipes et pour motiver l’investissement privé.

propose un régime fiscal avantageux pour attirer des entreprises. Cela peut-il devenir un levier intéressant ?

Oui, absolument. Nous avons la chance d’avoir un cadre fiscal homologué et très compétitif. Nous sommes sortis depuis une décennie de la liste des paradis fiscaux. C’est une opportunité pour les entrepreneurs, pour des entreprises qui y voient un intérêt de venir à Andorre, mais il n’y a pas que ça. On a la bonne connectivité avec la fibre optique et la 5G, les bonnes infrastructures, une législation moderne, compétitive et une régulation flexible… Nous sommes sur le point d’approuver une législation sur l’économie numérique. Cela nous permettra de créer des zones économiques spéciales. Ce sont des avantages que nous pouvons offrir à l’industrie.

Etes-vous un inconditionnel des jeux vidéo ?

Pas moi, mais mes enfants, oui ! Je suis plutôt tourné vers les sports traditionnels. Mais avec quatre enfants, chez moi, l’esport est à l’ordre du jour.

TEXTO PRPIETAT: https://www.francetvinfo.fr/sports/esport/la-principaute-dandorre-veut-devenir-la-capitale-de-lesport-il-faut-voir-les-choses-en-grand_5425414.html